ALCOOL ET JEUNES

Alcool : les collégiens aisés boivent plus qu'en ZEP

Anne Jouan
27/01/2009 | Le Fogaro

Crédit : AlexandreHervaud

Une étude confirme que la consommation d'alcool est plus importante chez les collégiens des familles aisées et qu'elle commence à partir de 14-16 ans.

Près de 38 % des élèves de classe de cinquième inscrits dans les collèges de Haute-Normandie déclarent n'avoir jamais consommé d'alcool et 2,5 % disent le faire souvent. Ils sont par ailleurs 0,3 % à le faire de manière quotidienne. C'est ce qui ressort d'une étude menée par l'Observatoire régional de la santé de Haute-Normandie, publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire édité par l'Institut de veille sanitaire.

Cette enquête a été menée en 2006-2007 dans 32 collèges publics de la région Haute-Normandie. Les élèves interrogés étaient tous inscrits en classe de cinquième, soit âgés d'une douzaine d'années. La fréquence de consommation d'alcool varie significativement entre les sexes, avec une prédominance masculine. De même, la zone de scolarisation influence la répartition de la consommation puisque les élèves de zone d'éducation prioritaire (ZEP) sont plus nombreux à n'avoir jamais touché à l'alcool (52 % en ZEP contre 32,5 % hors ZEP).

Selon Marie Choquet, épidémiologiste et directeur de recherche à l'Inserm, ces résultats ne sont pas surprenants. Les chiffres obtenus sont tout à fait conformes avec ceux de la moyenne nationale. Depuis que ce type d'enquête existe - soit depuis 1993 -, on sait qu'en ZEP il y a moins de consommation d'alcool que dans les établissements situés hors ZEP. «L'interdit religieux y est plus fort, avance la chercheuse. Et il est plus important pour l'alcool que pour le cannabis.» Alors que l'on observe moins de violence dans les zones non ZEP et chez les enfants de cadres, c'est là que la consommation d'alcool et de substances interdites est la plus importante.

Tabac : hausse du prix efficace

En ce qui concerne la consommation de cannabis, cette dernière est plus tardive que pour la tranche d'âge étudiée. «Elle concerne les adolescents plutôt à partir de 14 ans», relève Marie Choquet. Une étude nationale réalisée en 2003 par l'Inserm et l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) notait que 6 % des garçons âgés de 12-13 ans disaient déjà avoir fumé du cannabis, contre 30 % pour les jeunes âgés de 14-16 ans et 59 % pour les 18 ans.

Le même phénomène s'observe pour l'alcool. S'ils sont 2 % à 12-13 ans à boire régulièrement (10 fois et plus dans le mois), ils sont 6 % à 14-16 ans et 17 % à 17-18 ans. Pour le tabac en revanche, la baisse de la consommation coïncide avec la hausse importante des prix. Si la baisse est continue chez les adolescents depuis 1999, elle aurait diminué de près de moitié avec les récentes hausses de tarifs. L'autre explication avancée est l'impact des campagnes des années 2000 qui avaient pour objectif de dévaloriser le tabac.

Par contre, la consommation de cannabis a explosé entre 1993 et 1999 (27 % des garçons de 14-16 ans fumaient en 1993 contre 53 % en 1999). Elle est stable depuis.

Comments

[Poppers]

plus ça va, plus le nombre de passages aux urgences augmente et plus l’âge baisse ». Entre 2008 et 2009, le nombre des moins de 18 ans admis pour ce motif aux urgences de cet hôpital parisien aurait doublé, sachant que les cas le plus lourdement alcoolisés sont pris en charge par le Samu