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BLOG DE L'ADOLESCENCE
26 juin 2009

JEUNES et COCAINE

Ls jeunes consomment de plus en plus de drogues "rares" (cocaïne, amphétamines, héroïne, poppers). Mais la consommation du cannabis diminue. De même que celle du tabac. Et dans une moindre mesure, de l'alcool - ivresses mises à part -. Tels sont les principaux enseignements de l'enquête Escapad, rendue publique mercredi 10 juin et réalisée en 2008 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) auprès de 40 000 jeunes de 17 ans participant aux journées d'appel de préparation à la défense. La première étude avait été menée en 2000. Même si elle reste à des niveaux faibles, l'augmentation de l'expérimentation (avoir consommé au moins une fois un produit dans sa vie) des substances psychoactives illicites - hors cannabis - est préoccupante. La cocaïne et les amphétamines se diffusent particulièrement parmi les jeunes. Elles avoisinent des taux de 3 % et sont passées respectivement de 0,9 % à 3,3 % et de 1 % à 2,7 % entre 2000 et 2008. "On s'y attendait un peu, analyse Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT. Le niveau de consommation en France était encore assez faible comparé au niveau européen. La France est en passe de rattraper le Royaume-Uni, l'Espagne ou l'Italie." Pourquoi cet engouement ? "Les stimulants, dont la cocaïne, bénéficient d'une représentation très positive auprès des jeunes", poursuit le directeur de l'OFDT. La cocaïne est associée à la fête, à un milieu favorisé, celui de la jet-set, à la réussite sociale. Ceux qui la consomment considèrent que cette drogue se gère facilement et croient, à tort, qu'elle n'a pas de fortes répercussions sur la santé. Les consommations de crack - de la cocaïne "basée" qui peut se fumer -, de kétamine, un produit à l'origine anesthésiant utilisé en médecine vétérinaire, et d'héroïne, sédatif opiacé, affichent également une hausse mais ne concernent environ que 1 % des jeunes de 17 ans. L'ecstasy, quant à elle, est en baisse depuis 2002 mais conserve un niveau élevé (2,9 %). La percée la plus spectaculaire est celle des produits inhalants. L'expérimentation des poppers a connu une très forte progression passant de 2,4 % en 2000 à 13,7 % en 2008. Les poppers sont au départ des produits vasodilatateurs qui se présentent sous la forme d'un produit très volatil dans un flacon. Les jeunes inhalent ces produits dans les fêtes pour ses effets euphorisants et aphrodisiaques de quelques minutes. A l'OFDT, on s'explique mal la progression de cette substance qui n'est pas classée comme stupéfiant mais avait été interdite de fabrication et de vente en novembre 2007 avant que le Conseil d'Etat n'annule ce décret, en mai 2009. Une très forte disponibilité sur Internet et l'hypothèse d'un déstockage important au moment de l'interdiction sont avancées. Néanmoins, la progression des poppers inquiète moins les spécialistes que celle de la cocaïne dans la mesure où les conséquences sanitaires sont moindres. L'expérimentation des produits inhalants (colle et solvants) est également en augmentation. Elle est le fait de jeunes adolescents (12 à 14 ans) qui abandonnent en général assez rapidement cette pratique. La progression des drogues considérées comme rares ne doit pas masquer la baisse de la consommation de tabac (29 % de consommateurs quotidiens en 2008 contre 41,1 % en 2000), d'alcool (9 % d'usagers réguliers, c'est-à-dire au moins dix fois dans le mois, contre 14,5 % en 2003) et surtout de cannabis (12,3 % d'usagers réguliers en 2003 contre 7,3 % en 2008). L'expérimentation est repassée en dessous de la barre des 50 %, à 42,2 % des jeunes de 17 ans. Près de 25 % des jeunes fument au moins une fois dans le mois contre 32,3 % en 2003. Pour Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (Mildt), la baisse de la consommation de cannabis montre que "les campagnes de prévention et d'information sur le sujet commencent à porter mais qu'il existe encore une méconnaissance des jeunes et des adultes sur les dangers des drogues plus rares comme la cocaïne". En septembre, une campagne d'information sera lancée sur les dangers des drogues et, à la fin de l'année, sur le cadre légal de ces produits. "Quelque 32 % des Français pensent qu'il est autorisé de consommer de l'héroïne ou de la cocaïne à leur domicile. Ces chiffres montent à 49 % pour le cannabis", assure le président de la Mildt qui prévoit aussi d'ouvrir le chantier des addictions au travail - qui favoriseraient accidents et absentéisme - avec les partenaires sociaux, les fédérations professionnelles, le Medef et la direction générale du travail. Un premier forum régional se tiendra le 2 juillet à Angers et des états généraux devraient être organisés en 2010. Martine Laronche
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