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BLOG DE L'ADOLESCENCE
18 juin 2009

ENQUETE ESCAPAD : consommations alcool et drogues à 17 ans.

Le sixième exercice de l’enquête permet
notamment de connaître les niveaux
d’usage en 2008 et les évolutions depuis
2000
Depuis huit ans maintenant, l’OFDT
réalise régulièrement, en partenariat avec la
Direction du service national, une enquête
statistique nationale auprès des adolescents
âgés de 17 ans : ESCAPAD. L’enquête se
déroule lors de la Journée d’appel à la pré-
paration à la défense (JAPD). Elle est cen-
trée sur la santé, les usages de drogues et les
modes de vie. Représentative des adolescents
âgés de 17 ans, elle complète de la sorte le
dispositif d’observation des usages de drogues
en population adolescente (HBSC, Health
Behaviour in School-Aged Children [1] et
ESPAD, European School Survey Project on
Alcohol and other Drugs [2]) et adulte
(Baromètre santé [3]).
Ce numéro de  Tendances présente les
niveaux d’usages en métropole des principales
substances psychoactives consommées (au total
une quinzaine, licites comme illicites) et leurs
évolutions depuis 8 ans. Pour l’alcool, le tabac
et le cannabis, il décrit également les premiers
résultats de questions inédites portant sur les
motivations de consommation, et de non
consommation, ou encore le recours à une aide
ou de l’information pour diminuer ou arrêter
sa consommation de cannabis. Les consom-
mations des principales classes pharmaceu-
tiques de médicaments psychotropes sont enfin
décrites pour la première fois.
Alcool, tabac
et cannabis en baisse
En 2008, 70,7 % des jeunes de 17 ans
ont déjà fumé une cigarette, 92,6 % ont déjà
bu de l’alcool, 59,8 % déclarent avoir déjà
été ivres, 42,2 % ont fumé du cannabis au
cours de leur vie. A contrario, la part des ado-
lescents n’ayant expérimenté aucune des ces
trois drogues est faible (5 %), mais en légère
augmentation depuis 2005. En effet, une
large majorité des indicateurs se révèle net-
tement orientée à la baisse.
Stéphane
Legleye
Stanislas
Spilka
Olivier
Le Nézet
Cécile
Laffiteau
Les drogues à 17 ans
Résultats de l’enquête
ESCAPAD 2008
Le point sur la recherche en cours
L’expérimentation de tabac est en baisse
depuis 2000, celle de cannabis depuis 2003 ;
celle d’alcool, après avoir légèrement baissé s’est
stabilisée depuis 2003, alors que celle de l’ivresse
est orientée à la hausse depuis 2003.
Les niveaux d’usages réguliers des princi-
paux produits (tabac, alcool, ivresse et canna-
bis) sont globalement en baisse depuis 2005.
Toutefois la baisse apparaît moins franche pour
l’ivresse, d’autant que son expérimentation et
son usage durant l’année se révèlent en hausse
depuis 2003. La plus forte baisse (30 %)
s’observe pour le tabac quotidien qui est passé
de 41,1 % en 2000 à 28,9 % en 2008. On
note par ailleurs une inversion de tendance
sur l’alcool qui, après avoir augmenté entre
2000 et 2003, a commencé à baisser depuis.
On retrouve ce même phénomène pour l’ex-
périmentation du cannabis, dont le pic se
situait en 2002. Le tableau 1 (page 3) montre
également une hausse modérée des épisodes
de consommations ponctuelles sévères
d’alcool (au moins cinq verres en une occa-
sion) depuis 2005 : la répétition d’au moins
dix épisodes dans le mois, qui concerne moins
de 3% des adolescents, progresse de 8%, pas-
sant de 2,2 % à 2,4 %.
Juin 2009
< TEND A NCES >
www.ofdt.fr
n° 66
Indicateurs
L’expérimentation désigne le fait d’avoir déjà
consommé un produit au moins une fois au cours
de sa vie (> 1 usage/vie). L’ivresse régulière désigne
le fait d’avoir connu au moins dix épisodes au cours
de l’année passée (> 10 usages/an). Les autres in-
dicateurs de consommation portent sur les trente
derniers jours : usage récent (au moins un épisode
de consommation), usage régulier d’alcool ou de
cannabis (au moins dix épisodes de consomma-
tion), usage quotidien (au moins une fois par jour) ;
enfin le tabagisme occasionnel qualifie les consom-
mations de moins d’une cigarette par jour et le ta-
bagisme intensif celles de plus de 10 cigarettes par
jour. Ces seuils résultent d’un choix raisonné mais
comportent une part d’arbitraire : ils ne rendent
pas compte de la totale diversité des rythmes de
consommations et distinguent mal des réalités par-
fois très contrastées. Ils permettent cependant une
description simple des pratiques à l’adolescence.
La notion d’usage au cours de la vie (ou expéri-
mentation) englobe des consommateurs mais
aussi des adolescents ayant juste essayé ou ayant
abandonné leur consommation ; elle décrit donc
la diffusion du produit dans la population plutôt
que son usage.OFDT I
Tendances n° 66 - Juin 2009 I
Cocaïne, amphétamines
et inhalants en hausse
Entre 2000 et 2008, les niveaux d’expéri-
mentation des produits psychoactifs illicites
hors cannabis ont augmenté. Quatre groupes
de produits se distinguent. Le premier com-
prend la cocaïne et les amphétamines, en
hausses parallèles et continues depuis 2000
dont les expérimentations avoisinent désor-
mais les 3 % ; le deuxième réunit l’ecstasy et
les champignons hallucinogènes, en légère
baisse depuis 2005 ; le troisième regroupe le
LSD, l’héroïne, le crack, le Subutex®, le
GHB, la kétamine, dont les niveaux croissent,
mais restent inférieurs ou proches de 1 %.
Enfin, le dernier rassemble les inhalants, aux
évolutions en dents de scie mais en augmen-
tation depuis 2005 et le poppers dont l’expé-
rimentation apparaît en très nette hausse
depuis 2003 et surtout depuis 2005. Cela
pourrait être en lien avec le changement de
statut légal de ces produits dont la vente était
contrôlée (limitée aux majeurs dans les sex-
shops) avant d’être interdite1
en novembre
2007. Une soudaine augmentation de l’offre
via une baisse des prix pour liquider les stocks
des fabricants et des revendeurs autorisés n’est
pas à exclure. De plus, la visibilité et la dispo-
nibilité de ces produits sont également crois-
santes sur Internet. En 2008, le poppers do-
mine donc largement les expérimentations de
produits psychoactifs illicites et l’expérimen-
tation d’ecstasy est désormais moins courante
que celle de cocaïne.
Page 2
Figure 1 – Évolutions entre 2000 et 2008 des niveaux d’usage des principaux produits psychoactifs à 17 ans, en métropole
NB : l’intervalle de confiance à 95% est matérialisé par les 2 barres qui entourent le point de mesure
Source : ESCAPAD 2008, OFDT
Figure 2 - Évolutions de l’expérimentation des autres produits psychoactifs
à 17 ans depuis 2000, en métropole
Source : ESCAPAD 2008, OFDT
1. Un décret, publié au Journal officiel du 22
novembre 2007 a interdit « la fabrication, l'importation,
l'exportation, la mise en vente et la distribution des pro-
duits contenant des nitrites d'alkyle » comme le poppers.
Toutefois le 15 mai 2009, le conseil d'État a annulé ce
décret (recueil Lebon, requête n°312449, 3124 54,
312485).Tendances n° 66 - Juin 2009
OFDT - Page 3
étaient 36,3 % en 2005 et 40,7 % en 2003
[4].
Les âges moyens d'expérimentation des
principaux produits illicites dont l'usage est
en hausse (cocaïne, amphétamines et pop-
pers) ont d'abord augmenté entre 2000 et
2003 et se sont stabilisés autour de 16 ans.
Ce résultat montre que la diffusion de ces
produits, bien qu'en hausse, n'est pas plus
précoce depuis 2003. L'expérimentation a
donc eu lieu dans les mois qui précédaient
l'enquête et, pour le poppers, vraisemblable-
ment au moment où il était encore légal.
Précisons que la répétition de ces usages
parmi les expérimentateurs est relativement
rare et diffère très nettement suivant les pro-
duits. Ainsi 15,8 % des jeunes expérimenta-
teurs d’héroïne en ont pris au moins dix fois
dans l’année écoulée, cette proportion s’éle-
vant à 9,7 % pour les expérimentateurs de
cocaïne et 9,2 % pour ceux d’ecstasy. Pour le
poppers et les produits à inhaler, les jeunes
ne sont respectivement que 6,7 % et 4,6 % à
déclarer un tel usage quand ils ont expéri-
menté le produit.
Augmentation des âges
moyens d’expérimentation
En 2008, l'âge moyen lors de la première
cigarette est 13,4 ans pour les garçons, 13,7
Tableau 1 - Évolutions 2005-2008 du niveau d'usage de substances psychoactives par sexe
à 17 ans en métropole (% en ligne)
Garçons Filles  Sex Ensemble Ensemble Évolution1
Évolution2
2008 2008 ratio 2008 2005 (05/08) (05/08)
Tabac : Expérimentation  70,5 71,0 1,0*** 70,7 72,2 -2% -1,5
Usage occasionnel 11,6 11,5 1,0*** 11,5 8,1 43% 3,5
Usage dans le mois 41,5 39,4 1,1 40,5 41,1 -2% -0,6
Usage quotidien 29,9 27,9 1,1* 28,9 33,0 -12% -4,1
Usage intensif
(> 10 cigarettes par jour) 9,1 6,2 1,5*** 7,7 10,1 -24% -2,4
Alcool : Expérimentation 93,5 91,7 1,0*** 92,6 92,3 0,4% 0,3
Dans le mois : >1 usage 80,5 74,2 1,1*** 77,4 78,7 -2% -1,3
>10 usages (régulier) 13,6 4,0 3,4*** 8,9 12,0 -26% -3,2
>30 ou quotidien 1,3 0,2 5,4*** 0,8 1,2 -39% -0,5
Ivresses : Expérimentation  65,1 54,3 1,2*** 59,8 56,6 6% 3,2
Au cours de l'année : >1 56,6 44,1 1,3*** 50,5 49,3 2% 1,2
> 3 (répétées) 32,0 18,9 1,7*** 25,6 26,0 -2% -0,4
>10 (régulières) 12,4 4,6 2,7*** 8,6 9,7 -11% -1,1
5 verres et plus en une occasion
Dans le mois
>1 fois 57,1 39,9 1,4*** 48,7 45,8 6% 2,9
>3 fois 27,7 11,3 2,5*** 19,7 17,9 10% 1,8
>10 fois 3,8 0,9 4,2*** 2,4 2,2 8% 0,2
Cannabis : Expérimentation 46,3 37,9 1,2*** 42,2 49,4 -15% -7,2
Dans l'année 40,5 31,1 1,3*** 35,9 41,3 -13% -5,4
Dans le mois : >1 usage 29,5 19,8 1,5*** 24,7 27,9 -12% -3,2
>10 usages (régulier) 10,7 3,9 2,7*** 7,3 10,8 -32% -3,4
>30 ou quotidien 4,8 1,7 2,9*** 3,2 5,2 -37% -1,9
Expérimentations de
Tranquillisants3
13,9 23,1 0,6*** 18,4 nd nd nd
Somnifères3
12,1 17,1 0,7*** 14,6 nd nd nd
Antidépresseurs3
4,8 9,6 0,5*** 7,2 nd nd nd
Expérimentations de :
Poppers 15,2 12,2 1,2*** 13,7 5,5 148% 8,19
Produits à inhaler 6,2 4,7 1,3** 5,5 3,6 54% 1,90
Champignons hallucinogènes 4,9 2,2 2,3*** 3,5 3,7 -4% -0,14
Cocaïne 4,0 2,4 1,7*** 3,3 2,5 29% 0,74
Ecstasy 3,6 2,1 1,7*** 2,9 3,5 -18% -0,63
Amphétamines 3,5 1,9 1,9*** 2,7 2,2 24% 0,52
LSD 1,6 0,8 2,1** 1,2 1,1 10% 0,11
Héroïne 1,4 0,8 1,9 1,1 0,7 56% 0,39
Crack 1,3 0,7 1,7* 1,0 0,7 44% 0,31
Kétamine 0,8 0,4 2,1** 0,6 0,4 28% 0,12
Subutex® 0,8 0,3 2,5*** 0,5 0,5 2% 0,01
GHB 0,5 0,3 1,6** 0,4 0,3 63% 0,17
*, **, *** : test du Chi-2 significatif respectivement au seuil 0.05, 0.01, 0.001 pour les comparaisons des sexes. En gras figurent les évolutions significa-
tives au seuil 0.05 (test du Chi-2) ; les baisses significatives sont surlignées en bleu.
1 : Évolution relative calculée sans les arrondis.
2 : Évolution en nombre de points calculée sans les arrondis.
3 : Questions nouvelles en 2008.
Source : ESCAPAD 2008, OFDT
ans pour les filles, celui lors de la première
ivresse est plus élevé d'un an et demi (14,9 ans
pour les garçons et 15,3 ans pour les filles). Il
est suivi de très près par l'âge lors du premier
usage de cannabis (15,1 ans pour les garçons
contre 15,3 ans pour les filles) [Figure 3]. Les
âges moyens lors des expérimentations de tabac
et de cannabis ont connu des évolutions simi-
laires depuis 2000 : diminution jusqu'en 2005
puis augmentation jusqu'en 2008 et ce, pa-
rallèlement pour les deux sexes. En revanche,
le passage au tabagisme quotidien se fait plus
jeune avec une évolution quasi identique chez
les filles et les garçons. Ce résultat résulte du fait
que le passage au tabagisme quotidien est plus
rare parmi les expérimentateurs tardifs, ce qui
diminue mécaniquement la mesure de l'âge
moyen. En effet, parmi les expérimentateurs
de tabac à 15 ans ou plus, seuls 29,0 % sont
des fumeurs quotidiens à 17 ans alors qu'ils
Médicaments psychotropes
Parmi les jeunes interrogés, 30,4 %
disent avoir expérimenté un produit phyto-
thérapique ou homéopathique, 18,4 % des
tranquillisants, 14,6 % et 7,2 % respective-
ment des somnifères et des antidépresseurs,
2,0% des thymorégulateurs, 1,4% des neu-
roleptiques et 1,0 % de la Ritaline®. Près de
55 % des usagers d’un de ces produits au
cours de l’année disent l’avoir obtenu la
dernière fois par prescription médicale, 30%
par leurs parents, 3% par un ami, mais 8%
rapportent l’avoir pris de leur propre chef et
4% par un autre moyen. La prescription est
au premier rang pour les antidépresseurs,
les neuroleptiques et la Ritaline® (74 %), les
tranquillisants et les régulateurs de l’humeur
(62 %), loin devant les somnifères (34 %).
Ces derniers se révèlent les médicaments les
plus expérimentés hors de tout contrôle
médical : lors de la dernière prise, ils ont été
donnés par les parents ou pris de la propre
initiative des adolescents dans respective-
ment 37 % et 20 % des cas.
Toutes ces expérimentations concernent
davantage les jeunes filles sauf celle de la
Ritaline®, deux fois plus répandue parmi les
garçons. En 2008, les questions sur ces
usages ont été profondément modifiées afin
de mieux prendre en compte les différents
types de produits et les comportements de
consommations. En contrepartie, il n’est
donc pas possible de mesurer des évolutions
pour ces produits.
Les motifs
de consommation
et de non consommation
Au cours des trente jours précédant l'en-
quête, 40,5 % des jeunes ont déclaré avoir
fumé au moins une cigarette, 77,4 % avoir bu
de l'alcool et 24,7 % avoir fumé du canna-
bis (Tableau 1). Ces consommateurs récents
avancent des motifs variés et variables sui-
vant les produits pour justifier leurs usages
(Figure 4). Précisons que ces motifs ne sont
pas exclusifs, plusieurs pouvant être déclarés
par la même personne. La « fête » est le prin-
cipal motif de consommation d'alcool ; la
« défonce » ne totalise que 11 % des réponses,
et les consommations à visée anxiolytiques,
relaxantes, ou compensatrices de difficultésI OFDT
I   Tendances n° 66 - Juin 2009
sont très rares. Moins d'un consommateur
dans le mois sur vingt dit boire par habi-
tude, moins d'un sur cent être dépendant.
Les motifs de consommation de cannabis
sont également festifs, mais la recherche de
« défonce » s'avère nettement plus fréquente
(38 % des usagers), de même que les
consommations à visées anxiolytiques, hyp-
notiques ou compensatrices et les consom-
mations d'habitude ou liées à un sentiment
de dépendance. Les motifs de l'usage du
tabac apparaissent encore plus équivoques :
en effet, 47 % déclarent fumer par habitude,
34 % pensent être dépendants et 31 % le
consomment pour se calmer ou mieux dor-
mir : seul un quart des usagers dit en fumer
pour faire la fête. Quoi qu'il en soit, pour
ces trois produits, les raisons avancées ne
correspondent que très rarement à la volonté
d'imitation d'un entourage consommateur
(3 %).
A contrario, les non consommateurs
récents d'alcool, de tabac ou de cannabis
(Figure 5) justifient en premier lieu leur com-
portement par l'absence d'intérêt et les
craintes pour leur santé, la peur de devenir
dépendant étant le troisième motif énoncé
(l'alcool arrivant sur ce point loin derrière le
tabac et le cannabis). L'illégalité est avancée
par 39 % des non consommateurs de
cannabis (contre 5 % des non usagers d'alcool
et de tabac), les raisons culturelles ou reli-
gieuses par 15 % des non consommateurs
d'alcool (contre seulement 5 % des non usa-
gers de tabac et de cannabis). Le déplaisir de-
vant les effets et les réactions indésirables sont
déclarés par environ 5 % des non consom-
mateurs, sans distinction notable suivant les
produits. L'absence d'affinité gustative est
avancée par plus d'un non consommateur de
tabac et d'alcool sur six, mais moins d'un
non consommateur de cannabis sur vingt.
Précisons que l'alcool semble jugé moins
addictif et moins dommageable pour la santé
que les produits fumés.
Situation familiale
et scolaire
La situation et le parcours scolaires appa-
raissent fortement liés aux consommations de
produits psychoactifs licites et illicites
(Tableau 2). Les jeunes en apprentissage et
ceux qui sont sortis du système scolaire sont
plus nombreux que les jeunes élèves en filière
générale, technique ou professionnelle à
déclarer fumer quotidiennement, boire régu-
lièrement de l'alcool, connaître des ivresses
répétées, fumer du cannabis ou avoir pris de
la cocaïne au cours de leur vie. Le lien avec
le redoublement au cours de la scolarité est
similaire, mais inversé pour les ivresses et le
redoublement multiple. Le capital écono-
mique familial, évalué ici par la profession et
catégorie sociale (PCS) du couple parental,
est également fortement lié à ces usages : les
enfants de cadres, d'agriculteurs fument
moins que les autres, mais sont plus souvent
ivres. Les enfants d'artisans, commerçants ou
de chefs d'entreprise figurent parmi les plus
Page 4
Figure 4 - Motifs de consommation d'alcool, de tabac et de cannabis au cours du mois (%)*
Figure 3 - Évolution de l’âge moyen lors de la 1ère cigarette, de la 1ère ivresse et du 1er usage
du cannabis par sexe (en année)
* Pour chaque produit, le pourcentage est calculé parmi les consommateurs dudit produit
au cours des trente derniers jours. Plusieurs réponses possibles.
Figure 5 - Motifs de ne pas consommer de l'alcool, du tabac et du cannabis au cours du mois (%*)
* Pour chaque produit, le pourcentage est calculé parmi les non consommateurs
dudit produit au cours des trente derniers jours. Plusieurs réponses possibles. Source : ESCAPAD 2008, OFDT
Source : ESCAPAD 2008, OFDT
Source : ESCAPAD 2008, OFDTimportants consommateurs des produits étu-
diés. Enfin, les enfants dont les parents sont
séparés consomment plus que les autres (sauf
l'alcool), de même que ceux qui ne vivent pas
chez leurs parents.
Ces résultats ne tiennent pas compte de
l'ensemble des caractéristiques des individus
prises simultanément. Pour contrôler conjoin-
tement les effets de toutes les variables afin
de fournir une estimation d'un effet plus
« pur » de chacune, une régression logistique
multivariée a été conduite pour chaque indi-
cateur (colonnes « OR »). Dans celles-ci, le
lien avec le sexe est confirmé, de même
qu'avec la situation scolaire. Celui avec le re-
doublement ne l'est que modestement dans le
cas de l'alcool et de l’ivresse. Le lien entre
capital socio-économique familial et usage est
largement maintenu : toutes choses égales par
I   Tendances n° 66 - Juin 2009
I OFDT Page 5
Tableau 3 - Recherche d'aide pour réduire ou arrêter de fumer du cannabis ( %)
Non, Non, Oui, en Oui Oui Oui, Au moins
jamais mais a parlé centre tél à votre une
déjà à un ou d’écoute famille démarche*
pensé médecin association et de vos amis
soutien
Global 96,8 2,4 0,5 0,2 0,1 0,5 0,7
Filles 97,3 2,2 0,4 0,1 0,0 0,4 0,5
Garçons 96,3 2,7 0,7 0,3 0,1 0,7 0,9
Usage vie (42,2 %) 93,0 5,2 1,2 0,4 0,2 1,2 1,7
Usage année (35,5 %) 92,1 6,0 1,3 0,5 0,2 1,4 1,9
Usage mois (24,7 %) 89,9 7,8 1,6 0,6 0,1 1,7 2,4
Usage régulier (7,3 %) 82,3 12,5 3,4 1,4 0,1 3,0 5,2
Usage quotidien (3,2 %) 78,2 13,6 4,9 2,8 0,2 4,1 8,2
* proportion de personnes ayant indiqué au moins une démarche de recherche d'aide.
Source : ESCAPAD 2008, OFDT
Tableau 2 - Tabac quotidien, usage régulier d'alcool, ivresses répétées et usage régulier de
cannabis à 17 ans selon des caractéristiques sociodémographiques (%)
Tabac Alcool Ivresses Cannabis Cocaïne
%OR%OR %OR%OR%OR
Garçon (51,1%) 29,9 -1- 13,6 -1- 32,0 -1- 10,7 -1- 4,0 -1-
Fille (48,9%) 27,9 1,10*** 4,0 0,29*** 18,9 0,51*** 3,9 0,39*** 2,4 0,71***
Élève ou étudiant (84,1%) 24,5 -1- 7,3 -1- 24,3 -1- 5,7 -1- 2,5 -1-
En apprentissage (11,5%) 49,9 2,57*** 18,0 2,29*** 33,3 1,47*** 14,9 2,09*** 6,6 2,24***
Insertion, emploi,
chômage (4,4%)
59,5 3,55*** 16,4 2,28*** 30,7 1,46*** 19,0 2,93*** 8,9 3,11***
Jamais redoublé (55,8%) 21,4 -1- 7,7 -1- 25,6 -1- 5,0 -1- 2,2 -1-
Redoublé 1 fois (38,7%) 38,0 1,84*** 10,5 1,08*** 26,0 0,91*** 10,2 1,65*** 4,6 1,73***
Redoublé 2 fois
ou plus (5,6%)
42,1 2,02*** 9,6 0,91 22,7 0,74*** 10,6 1,56*** 5,2 1,83***
Agriculteurs1
(3,1%) 25,0 0,79*** 16,0 1,58*** 30,4 0,93 10,0 0,47*** 2,6 0,54***
Artisans,
commerçants (15,7%)
31,3 1,10*** 10,6 1,12 28,4 0,90*** 8,5 0,98 4,0 0,90
Cadres (23,8%) 23,8 -1- 8,2 -1- 29,1 -1- 6,7 -1- 3,2 -1-
Prof. intermédiaires (12,6%) 26,4 0,95 6,9 0,77*** 25,2 0,80*** 6,6 0,83*** 2,7 0,70***
Employés (17,4%) 29,4 1,00 8,6 0,92 24,2 0,73*** 7,6 0,87*** 3,2 0,73***
Ouvriers (15,4%) 32,4 1,00 8,7 0,83*** 21,7 0,62*** 7,2 0,72*** 2,7 0,53***
Sans emploi (6,8%) 33,4 0,92 7,7 0,75*** 19,1 0,52*** 7,3 0,67*** 3,5 0,60***
Non réponse (5,2%) 36,2 1,01 10,6 0,90 22,9 0,60*** 10,0 0,82*** 4,2 0,61***
Parents vivent
ensemble (70,1%) 24,8 -1- 8,5 -1- 24,1 -1- 5,8 -1- 2,5 -1-
Parents séparés2
(29,9%) 38,4 1,59*** 9,8 1,06 29,2 1,33*** 10,9 1,73*** 5,1 1,77***
Vit avec adulte (89,7%) 27,4 -1- 8,1 -1- 24,6 -1- 6,8 -1- 2,9 -1-
Vit seul (10,3%) 41,8 1,82*** 15,3 2,04*** 34,4 1,58*** 11,9 1,72*** 6,1 1,99***
% : Prévalence dans chacune des catégories. Toutes les relations sont significatives au seuil 0,001 (test du Chi-2 de Pearson).
OR : Odds ratio ajusté sur toutes les variables du tableau. Les OR dont l'intervalle de confiance à 95 % ne contient pas 1 sont
signalés par des astérisques avec la convention suivante : *** ; test du Chi² de Wald significatif au seuil 0,05. Un OR supérieur à 1
indique une surconsommation relative par rapport à la catégorie de référence; un OR inférieur à 1 indique une sous-consomma-
tion relative.
1 : Évalué par la Profession et catégorie sociale (PCS) la plus élevée du couple des parents, dans cet ordre : cadres, artisans, agri-
culteurs, professions intermédiaires, employés, ouvriers, sans emploi et non réponse. La distribution de ces catégories diffère de
celle fournie par l'Insee car elles sont fondées ici sur les déclarations des adolescents (exposant ainsi à une difficulté de classement)
pour les deux parents et non un seul.
2 : Cette catégorie comprend les jeunes dont les parents sont divorcés ou séparés pour d'autres raisons, ou dont l'un est décédé.
Exemple de lecture : la prévalence du tabagisme quotidien atteint 29,9 % parmi les garçons et 27,9 % parmi les filles, l'écart étant
significatif au seuil 0.001 ; toutes choses égales par ailleurs, l'analyse logistique confirme une légère surconsommation de tabac
parmi les filles (OR=1,10***).
Source : ESCAPAD 2008, OFDT
ailleurs, les enfants d'artisans, de commer-
çants et de cadres sont les plus importants
consommateurs de tabac, d'alcool, d'ivresses,
de cannabis et de cocaïne ; les enfants des
autres catégories, et en particulier des per-
sonnes sans emploi, présentent des niveaux
d'usage particulièrement faibles. Les enfants
d'agriculteurs présentent souvent les niveaux
les plus bas, sauf pour l'usage régulier
d'alcool (ils sont largement en tête) et les
ivresses alcooliques (ils sont à égalité avec les
deux catégories les plus concernées). Notons
que pour le tabagisme quotidien, la stratifi-
cation sociale par PCS est peu discriminante.
Les autres liens avec la composition du
foyer familial et le lieu de résidence sont éga-
lement confirmés.
De rares demandes
d'aide à la diminution
ou à l'arrêt du cannabis
Depuis de nombreuses années existent
des structures d'accueil, d'information et
d'aide à la réduction des usages de cannabis,
dans des centres pour toxicomanes, des
hôpitaux ou des associations spécialisées. Des
consultations spécialisées ont ainsi été fi-
nancées dès 2005 (Circulaire DGS/DHOS/
DGAS2004/ 464). ESCAPAD montre que
très peu de jeunes ont demandé de l'aide
pour réduire ou arrêter leur consommation
de cannabis. Par ailleurs, si cette démarche
est d'autant plus fréquente que les individus
consomment plus souvent, les prévalences
demeurent très faibles parmi les usagers les
plus intensifs. Ainsi, 4,9 % des fumeurs quo-
tidiens de cannabis en ont déjà parlé à un
médecin, 4,1 % à leur famille ou à leurs amis
et 2,8 % ont déjà été dans un centre ou une
association spécialisée, alors que les lignes
téléphoniques d'écoute et de soutien (Écoute
cannabis, DATIS…), largement distancées,
ne recueillent que 0,2 % des démarches. En
revanche, les préoccupations relatives à la
consommation ne sont pas rares parmi les
usagers les plus intensifs. Tendances
Directeur de la publication
Jean-Michel Costes
Comité de rédaction
Sylvain Dally, Alain Epelboin,
Serge Karsenty
Secrétariat de rédaction
Julie-Émilie Adès
Maquettiste
Frédérique Million
Impression
Imprimerie Masson / 69, rue de Chabrol
75010 Paris
ISSN 1295-6910 
Dépôt légal à parution
An english version of this publication will be
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www.ofdt.fr
Observatoire français des drogues
et des toxicomanies
3, avenue du Stade de France
93218 Saint-Denis La Plaine cedex
Tél : 01 41 62 77 16
Fax : 01 41 62 77 00
e-mail : ofdt@ofdt.fr
L'enquête permet également une investi-
gation précise des liens entre usages de
drogues, milieu social d'appartenance, par-
cours scolaire et situation scolaire et profes-
sionnelle des adolescents. Sans préjuger en
rien d'une quelconque causalité, ils soulignent
simplement que globalement, les adolescents
les plus consommateurs sont souvent issus
des milieux les plus favorisés, ou ceux ayant
connu un parcours scolaire chaotique ou les
jeunes déscolarisés. Il conviendrait vraisem-
blablement de mieux prendre en compte,
dans la lutte globale contre les addictions, les
effets de la déscolarisation et des formations
scolaires courtes ou professionnalisantes. Une
question nouvelle montre que les médica-
ments psychotropes les plus souvent expéri-
mentés restent les tranquillisants, devant les
somnifères et les antidépresseurs, loin devant
l'homéopathie et la phytothérapie.
ESCAPAD met également en lumière la
diversité des motifs d'usage de l'alcool, du
tabac et du cannabis, qui en dessine des
images contrastées, au cœur desquelles le plai-
sir et la convivialité occupent une place
majeure. Enfin, l’enquête montre que les dis-
positifs d'information et d'aide à la réduction
de la consommation de cannabis mis en place
par les pouvoirs publics ne sont encore que
rarement utilisés par les adolescents de 17 ans.
L'enquête 2008 abordait en outre des
thèmes inédits relatifs à la santé mentale
(troubles des comportements alimentaires,
dépression) qui donneront lieu à des exploita-
tions ultérieures.
Le rapport complet à paraître étudiera
d’autres problématiques et présentera les chiffres
obtenus outre-mer.
Références
1.GODEAU (E.), ARNAUD (C.) et NAVARRO (F.),
La santé des élèves de onze à quinze ans en 2005,
Saint-Denis, INPES, 2008.
2.HIBELL (B.), GUTTORMSSON (U.), AHLSTRÖM
(S.), BALAKIREVA (O.), et al., The 2007 ESPAD
Report - Substance Use Among Students in 35
European Countries, Stockholm, The Swedish
Council for Information on Alcohol and Other
Drugs (CAN), 2009, p. 408.
3.BECK (F.), GAUTIER (A.) et GUILBERT (P.),
Baromètre santé 2005. Attitudes et comporte-
ments de santé, Coll. Baromètre santé, Saint-
Denis, INPES, 2007,608 p.
4.LEGLEYE (S.), SPILKA (S.) et BECK (F.), « Le
tabagisme des adolescents en France, suite aux
récentes hausses des prix »,  BEH - Bulletin
Epidémiologique Hebdomadaire, 2006(21-22): p.
150-152.
5.LEGLEYE (S.), BECK (F.), SPILKA (S.) et LE NÉZET
(O.), Drogues à l'adolescence en 2005 - Niveaux,
contextes d'usage et évolutions à 17 ans en
France - Résultats de la cinquième enquête natio-
nale ESCAPAD, Saint-Denis, OFDT, 2007, p. 77 p.
6.LEGLEYE (S.), SPILKA (S.), LE NÉZET (O.), BECK
(F.), et al., « Tabac, alcool et cannabis durant la
primo adolescence. Résultats de l'enquête HBSC
2006 », Tendances n°59, 2008, p. 6.
7.LEGLEYE (S.), SPILKA (S.), LE NÉZET (O.),
CHOQUET (M.), et al., « Les usages de drogues
des élèves de 16 ans: premiers résultats de
l'enquête ESPAD 2007 France », Tendances n°64,
2009.
8.BECK (F.), LEGLEYE (S.) and SPILKA (S.), Atlas
régional des consommations de produits
psychoactifs des jeunes Français : exploitation
régionale de l'enquête ESCAPAD 2002/2003, Saint-
Denis, OFDT, 2005, p. 219 p.
9.BECK (F.), LEGLEYE, (S.), SPILKA (S.) and LE
NÉZET (O.), Atlas régional des usages d'alcool à
l'adolescence et à l'âge adulte, Saint-Denis, Inpes,
2008.
Discussion
Cet exercice d'ESCAPAD confirme
certaines tendances déjà observées auprès des
publics scolarisés plus jeunes dans HBSC [6]
et ESPAD [7] (bien que la comparabilité des
niveaux mesurés à l'aide d'enquêtes différentes
soit toujours problématique) : reculs impor-
tants de la diffusion et des usages du tabac et
du cannabis, stabilité voire diminution des
ivresses alcooliques. ESCAPAD objective éga-
lement une diminution des usages réguliers
d'alcool. Elle laisse néanmoins apparaître une
modeste augmentation des fréquences de
consommation d'au moins cinq verres en une
occasion. Les âges moyens d'expérimentation
du tabac et du cannabis s'élèvent pour la pre-
mière fois depuis 8 ans, signe probable d'une
modification des comportements d'entrée
dans les consommations de ces produits.
Il n'en demeure pas moins que quelques
points restent préoccupants comme l'aug-
mentation des niveaux de diffusion de la
cocaïne, des amphétamines, du crack, de l'hé-
roïne, et du GHB, bien que ces comporte-
ments restent marginaux : l'expérimentation
de GHB n'est déclarée que par 0,4 % des 17
ans, celles de crack et d'héroïne par 1,1 %,
celles d'amphétamines et de cocaïne par 2,2 %
et 3,3 %. Il semble donc y avoir un intérêt
renouvelé pour les stimulants dans certaines
franges de la population adolescente, même si
l'ecstasy semble quelque peu passée de mode.
Enfin, l'expérimentation de produits à inhaler
et de poppers est en nette hausse, mais leur
consommation semble plus vite abandonnée
que celle des autres produits.
ESCAPAD se déroule, grâce à une collaboration avec la Mission liaison partenariat de la
Direction du service national (DSN), lors de la Journée d'appel de préparation à la
défense (la JAPD). Les jeunes qui participent à cette journée répondent à un question-
naire autoadministré anonyme. Ces adolescents, majoritairement âgés de 17 ans, sont
de nationalité française et sont pour une grande part encore scolarisés dans l'enseigne-
ment secondaire ou en apprentissage, certains d'entre eux étant déjà actifs ou en études
supérieures. L'enquête a été étendue aux DOM en 2001 et aux COM en 2003. Au fil des
exercices, la taille de l'échantillon métropolitain a été augmentée afin d'autoriser des
exploitations régionales et départementales [8, 9].
Un jour donné, le taux de participation à la JAPD est de l'ordre de 90 % (nombre de pré-
sents sur nombre de convocations). Toutefois au final le taux de couverture de la JAPD
est bien au-delà de ce ratio : les appelés sont convoqués à plusieurs dates et ont donc plu-
sieurs opportunités de régulariser leur situation. La JAPD est de fait quasi obligatoire :
les participants se voient remettre un certificat nécessaire à l'inscription aux examens
soumis à l'autorité publique (permis de conduire, baccalauréat, examens universitaires,
etc.). Par ailleurs, le taux de participation à l'enquête est supérieur à 99,9 % et les taux
de réponse aux principales questions drogues supérieurs à 96 %.
En 2008, 240 centres du service national ont été mobilisés (dont 215 en métropole) pour
organiser 1 272 sessions d'enquête (1 130 en métropole). Celles-ci ont eu lieu du 15 au
31 mars en métropole et ont été étendues au mois d'avril pour l'outre-mer. En tout,
50 235 individus ont été interrogés. Parmi eux 43 799 étaient âgés de 17 ans dont 39 542
résidaient en métropole (50,3 % de garçons et 49,7 % de filles). L'échantillon a été
redressé afin de donner à tous les départements leur vrai poids démographique tout en
respectant le vrai sex ratio intra-départemental.
L'enquête ESCAPAD a reçu l'avis d'opportunité du Conseil national de l'information
statistique (CNIS) et le label d'intérêt général de la statistique publique du Comité du
Label, ainsi que l'avis favorable de la Commission nationale de l'informatique et des libertés
(CNIL).
Une partie du questionnaire 2008 consacrés aux troubles alimentaires a été élaborée
conjointement avec l'Inserm (U 669).
I Repères méthodologiques I

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