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BLOG DE L'ADOLESCENCE
3 novembre 2008

FUGUES VIA INTERNET

Les fugues d'adolescents organisées via Internet ont doublé 

 

Delphine de Mallevoüe
17/10/2008 |Le Figaro.

.

Plus de 8 % des jeunes qui ont fui leur domicile l'ont projeté via la Toile.

En deux ans, le nombre de fugues dans lesquelles Internet a joué un rôle a doublé. C'est ce que mettent en relief les dernières statistiques de SOS Enfants disparus, le dispositif d'écoute et de soutien aux familles de la Fondation pour l'enfance. Qu'il ait déclenché, favorisé ou permis d'organiser la fugue, le Net a été un facteur déterminant de 8,3 % des fugues signalées à la fondation en 2008, alors qu'il ne l'était qu'à hauteur de 5,6 % l'année dernière et de 4,1 % en 2006.

 

Une augmentation qui retient l'attention des associations et des autorités mais aussi de la secrétaire d'État chargée de la Famille, Nadine Morano, qui, selon nos informations, vient de demander à son cabinet de se pencher sur le problème. Hors Internet, ce ne sont pas moins de 44 699 mineurs, dont une majorité de filles, qui se sont enfuis de chez eux en 2007. Céline, une mère de 47 ans, a connu cette expérience qu'elle croyait «réservée aux autres» avec Chloé, sa fille de 14 ans. En contact avec une autre ado de 16 ans via la messagerie instantanée MSN, Chloé, «séduite, soutenue, voire inspirée», rage sa mère, avait projeté de fuguer avec cette amie virtuelle. Une intention désamorcée par Céline qui, vigilante, a «tracé» les cyberéchanges de Chloé et supprimé tout accès à l'ordinateur.

 

 

«Trajectoires pathologiques»

 

Même scénario et même peur pour Patrick, ingénieur de 45 ans, dont la fille de 13 ans s'est «amourachée» il y a trois mois d'«un type qui disait avoir 16 alors qu'il avait 32 ans et qui voulait l'emmener vivre en Belgique». Des situations qui peuvent dégénérer, les filets des pédophiles ou des malfaiteurs étant souvent tendus sur la Toile.

 

Comme cette jeune Dieppoise de 14 ans qui a fui au Maroc, carte bancaire des parents en poche, pour y rejoindre un inconnu rencontré sur le Web, lequel s'est avéré un voleur. «Re­joindre quelqu'un avec qui on “chattait” est le cas de fugue le plus classique», observe Laurence Hudry, juriste chargée de dossiers à SOS Enfants disparus. «Il n'y a rien d'étonnant à cela, commente Christine du Fretay, présidente de E-Enfance, une association qui fait de la prévention sur les risques d'Internet pour les enfants. Avec les sites communautaires comme Facebook, les ados acceptent les amis d'amis, qui ont parfois de fausses identités, et tombent dans tous les pièges possibles !  »

 

Si le Net «accélère les prises de risques des enfants qui vont mal», comme l'a observé Marie Choquet, directrice de recherches à l'Inserm, il n'est pas pour autant «responsable de ces fugues qui sont de vraies trajectoires pathologiquesà prendre en charge  », précise le Dr Alain Meunier (1), psychiatre spécialiste du comportement des ados. «Le Web sert seulement de vecteur pour trouver un écho à sa souffrance en rencontrant des gens comme soi. À plusieurs, il est moins difficile de passer à l'acte. Or ce sont rarement ces fugues collectives qui sont les plus graves, mais les actes isolés.  »

 

(1) Ces ados qui nous tracassent, Michel Lafon, 2008.

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