Par Dominique Guiou

15/10/2010 |

La ballade de Lila K de Blandine Le Calle est un roman sur nos peurs, nos angoisses et nos névroses.

Blandine Le Callet a conquis la critique et le grand public avec un premier roman paru il y a quatre ans et adapté au cinéma : Une pièce montée. Cette comédie familiale où l'auteur racontait avec humour un mariage bourgeois ne laissait en rien présager cet ample roman, radical dans la critique d'une société où l'État impose aux citoyens son idée du bonheur. Se sentant pousser des ailes, Blandine Le Callet n'a pas craint, en effet, de se lancer dans le genre ambitieux du roman d'anticipation. Elle situe sa fiction au siècle prochain, et imagine une France coupée en deux et ce n'est pas une image de politicien. D'un côté, ce que l'auteur nomme l'intra-muros, où vivent les membres d'une société ultrasécurisée, aux règles aussi absurdes qu'implacables. De l'autre, les vastes étendues de la Zone, où se réfugient ceux qui veulent échapper au contrôle permanent. Dans ce contexte qui fait froid dans le dos, l'auteur imagine l'histoire de Lila, une petite fille sans mémoire qui vient d'être arrachée, sur dénonciation, à sa mère. « Pour son bien », la fillette est aussitôt placée dans un centre de rééducation. Mutique, phobique, elle va être, non sans mal, remise sur les rails. Devenue adolescente puis jeune femme, Lila mettra toute son intelligence (elle n'en manque pas) et son énergie à enquêter sur sa mère qui, elle en a la certitude, l'a aimée.

Blandine Le Callet, dans ce roman admirablement construit, fait le tour de nos peurs, de nos angoisses et de nos névroses. Elle parvient à maintenir chez le lecteur, jusqu'à la dernière page, le désir d'avoir le fin mot de cette troublante histoire.

La ballade de Lila K de Blandine Le Callet, Stock, 396 p., 21,50 €.

LA BALLADE DE LALY K

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