Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG DE L'ADOLESCENCE
5 janvier 2009

VIOLENCE ET ADOLESCENCE - EVIAN 2009

Colloque           les 03 et 04 avril 2009

          EVIAN-palais des lumières


 

          La violence actuellement fait recette et devient un véritable           objet socio-médiatique. Des montées de violences sporadiques           et clastiques comme les crises dans les banlieues aux faits divers banals           en passant par les violences scolaires quotidiennes, les médias           se sont emparés de ce phénomène pour se faire l’écho           d’une volonté politique de ségrégation et           favoriser le discours de la victimisation. A l’orée du           XXI° siècle, la violence semble jouer le même rôle           que la folie à l’âge classique : elle interroge autant           la psychiatrie, la psychanalyse, la sociologie, l’anthropologie,           et le politique.

          La violence est un phénomène complexe : constitutive de           la subjectivité, la violence est une force de vie qui permet           de maintenir une cohésion interne. Pourtant dans ses manifestations,           elle est pouvoir de mort sur soi et sur l’autre, pouvoir de destruction           individuelle ou collective. Il n’y a de sujet sans violence, mais           cette violence n’est supportable que si elle trouve dans l’entourage           familial et social, dans l’univers environnemental ses moyens           de traitement. La recrudescence actuelle de toutes les formes de violences           interroge sur les capacités de notre société post-moderne           à transmettre les formes symboliques susceptibles de les pacifier.           Il n’y a ni socialisation, ni éducation, ni institution           sans violences. Comment peut-on penser aujourd’hui l’autorité           et sa fonction de pacification quand la place et la parole de la figure           paternelle tend à s’effacer au profit d’une valorisation           des figures tyranniques de la consommation immédiate et sans           limites du monde du marché ? Dans une société de           jouissance sans entrave, où l’objet de satisfaction ne           doit pas manquer, comment l’interdit qui est au fondement de la           vie sociale peut-il fonctionner ? Face à la violence de la «           désymbolisation » et face à la perte de certaines           références identitaires et culturelles, comment les institutions           familiales, scolaires ou éducatives peuvent-elles encore soutenir           un cadre structurant et régulateur des tensions internes ? Dans           le paysage urbain de plus en plus déserté par la vie sociale,           comment échapper à l’errance triste et désabusée,           désespérée ?

          L’adolescence est un temps « de crise » où           s’exercent sur le sujet adolescent de nombreuses pressions, tant           au niveau de son corps avec les modifications pubertaires qu’au           niveau des repères identificatoires entre les nouvelles demandes           sociales auxquelles il est assujetti et les pressions pulsionnelles.           Les liens qui jusque là étaient pris dans le réseau           familial sont à retisser dans le réseau très complexe           du social. Dans ce temps spécifique, le sujet se confronte à           de nombreuses contradictions, parfois paradoxales qu’il ne peut           résoudre le plus souvent que par des passages à l’acte.           En manque de mots pour dire son malaise, le sujet adolescent bute à           pouvoir conflictualiser les tensions qui l’assaillent. L’adolescent           peine à assumer subjectivement sa souffrance et tend à           la montrer par des actes ou passages à l’acte à           ceux qui l’entourent, à l’adresser à celui           qui s’offre en témoin : parent, éducateur, représentant           de la loi…

          La violence traduit un défaut de pensée autant dans le           discours du sujet lui-même que dans le discours social ambiant           : c’est toujours la rencontre d’au moins deux impasses langagières.          

          Nous proposons des regards croisés pluridisciplinaires qui permettront           de fournir quelques éclairages et points de repères autour           de ces manifestations, qui toujours désemparent et créent           de la sidération. Du sentiment d’impuissance à la           peur, de la colère à la haine, les violences de plus en           plus graves et précoces entrainent de la rupture entre les générations:           les parties concernées refusent le conflit et son élaboration           pour rompre le contact et fermer toutes les possibilités de relations.           Les violences générées répondent généralement           aux violences subies. Il ne s’agit pas de stigmatiser ou reprendre           les discours sécuritaires de victimisation, mais de prendre la           mesure de la gravité des interactions en jeu dans le circuit           des violences.

          Ces journées proposent de mutualiser différents regards           et expériences pour résister à la banalisation           du phénomène, voire à la récusation de sa           complexité, pour ouvrir un espace de parole et un champ de pensée           à tous ceux qui se sentent concernés.

Publicité
Commentaires
BLOG DE L'ADOLESCENCE
  • Réunir des informations sur l'adolescence, notamment la psychologie de l'adolescent, son développement et la santé mentale. Informer de colloques, d'articles, de recherches et toutes informations concernant l'adolescence.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité